Dans l'allégorie de la caverne, au livre VII de la République, Platon montre que les prisonniers les plus au fond de cette caverne sont dans une totale incapacité à prendre en charge leur vie comme à comprendre ce qu'ils perçoivent.
Lorsque l'un d'entre eux peut se retourner et accéder à un niveau supérieur, il se trouve face à d'autres hommes qui vont et viennent librement en manipulant et en transportant des artefacts éclairés par un feu (symbole prométhéen).
Cette étape n'est pourtant pas une réelle libération puisqu'il faudrait encore sortir complètement de la caverne pour accéder à des savoirs véritables. Néanmoins, dans cette étape intermédiaire, il y a de fait une libération relative par rapport à ceux qui sont totalement aliénés.
La tekhnè n'est donc pas une épistémè ; ce qu'elle procure, c'est une illusion de savoir.
Cependant, elle n'en représente pas moins un réel pouvoir par rapport à ceux qui ne la possèdent pas.
Dès lors, le développement des techniques à l'époque moderne et contemporaine ne fait-il pas que généraliser et amplifier cette attitude par laquelle nos sociétés se satisfont d'un tel rapport au monde ?
De ce fait, si la technique réalise une certaine forme de libération, ne peut-on pas soutenir qu'elle n'exclut pas l'aliénation, mais se contente de la déplacer, voire de la masquer ?
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